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 Histoire d'une interview imprévue

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MessageSujet: Histoire d'une interview imprévue    Histoire d'une interview imprévue  Icon_minitimeMar 7 Sep - 8:01

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Depuis que je remplis ma mission d’ambassadeur de France à Malte, deux ans déjà, je n’avais pas revu Johnny. Nous nous étions parlé au téléphone, de loin en loin, et naturellement je m’étais inquiété, comme tout le monde, quand il avait été si mal, l’hiver dernier. Il m’avait appelé au mois d’avril pour me rassurer. Il commençait à se sentir un peu mieux, la machine repartait. Nouvel appel au début du mois d’août. Il souhaitait s’exprimer dans la presse. J’ai rencontré Johnny Hallyday au milieu des années 1970. Le temps qui passe a conforté nos liens improbables. J’ai écrit un livre (Johnny, NiL) où je le racontais comme je l’avais toujours vu: une rock star, bien sûr, un homme extraordinairement surprenant, étrange parfois, bien loin de ses caricatures, et aussi un personnage majeur de notre roman national. C’est vers moi qu’il se tourne quand il veut parler. Privilège d’une amitié qui dure.

Ce privilège soudain me mettait dans l’embarras. J’avais prévu de prendre quelques jours de vacances en Champagne (où j’ai retrouvé avant-hier les ministres français et maltais de l’Agriculture) avant de regagner mon poste pour y lancer un Automne français à Malte, inauguré par la venue de la Patrouille de France. Je suis donc parti pour Saint-Barth quelques heures à peine après la clôture de cette 18e Conférence des ambassadeurs par Bernard Kouchner qui emprunta ses derniers mots à Rudyard Kipling ("Tout bien considéré, il y a deux sortes d’hommes dans le monde: ceux qui restent chez eux, et les autres").


Johnny multiplie les scénarios catastrophe



A Saint-Barth, j’ai surpris Johnny en séance de répétition avec Matthieu Chedid et Hocine Merabet. En maillot de bain et T-shirt, pieds nus, accroupi dans son salon face à la mer, lunettes de vue sur le nez, le chanteur travaillait de nouvelles chansons, pour son prochain album. Mise en place de la musique, des paroles, du tempo. M, son talent neuf et protéiforme, et Johnny. Confrontation de deux univers, stimulante pour les deux parties. Johnny paraît heureux d’être là, à chanter, et m’explique qu’il y avait des années qu’il n’avait pas travaillé de cette façon.

Dans la soirée, les trois complices nous font écouter une chanson qui commence à bien tomber. Vent de panique. Scansion, rythme, synchronisation des mots et des notes. Johnny pimente le tout d’un grain de sa fantaisie. J’ajoute ma voix au chœur. Laeticia filme. Le dîner est servi sur la terrasse après plusieurs heures de répétition. Conversations amicales, retours sur le projet d’album, mises au point de Johnny. Je demande à Matthieu (qui ne connaît pas le Liban) des nouvelles de sa grand-mère, la poétesse Andrée Chedid.

Johnny Hallyday, malicieux, mi-ange mi-démon (mais prévenant avec Laeticia), parle des guitares d’Elvis, de ses filles, du Vietnam, du Cowgirl Café, à Santa Fe, où il aime improviser des blues sessions. Il projette d’aller chanter à Malte, se souvient de son enfance rude et vagabonde, avant de nous faire rire aux larmes avec l’histoire d’un chien dont il avait peur (devenu son "plus fidèle compagnon"). Il s’amuse de voir nos retours respectifs à Paris compromis par l’arrivée imminente d’un cyclone tropical (Earl) et multiplie les scénarios catastrophe. Il est tard, mais trop tôt pour qu’il aille se coucher. La nuit fait toujours partie de ses habitudes.



Le lendemain, il faut se préparer au passage de cette tempête tropicale, la plus violente depuis le cyclone Luis, il y a quinze ans. Le ciel noircit sur l’horizon, puis se vide, les oiseaux ont déserté, la houle se forme, l’écume blanchit la mer. Earl approche. Le vent emporte le chapeau de Laeticia. Johnny me rejoint sur son balcon. "Tu sais, je voudrais aussi que Laeticia te raconte ce qu’elle a vécu, ça a été terrible pour elle." A la télévision, le préfet répète ses consignes de confinement. L’eau est coupée, des coupures d’électricité sont prévues. Le salon de la maison est transformé en dortoir. Nous voici en huis clos. "C’est mon premier ouragan, dit Johnny, ça me fait plaisir de vivre cela." [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
La mer fume



Les fauteuils extérieurs sont rentrés, empilés les uns sur les autres, à côté de quatre lits de camp. Pendant le dîner (crêpes et vin rouge, pris au bar), Johnny refait l’histoire de notre amitié. Le vent commence à hurler. Tous les volets anticyclone sont baissés. Le photographe Daniel Angeli me parle de sa rencontre avec Philippe Noiret et Monique, chez Balthus. Johnny se souvient d’un soir où nous nous étions retrouvés pour dîner chez Philippe, rue de Bourgogne. Puis il choisit de regarder des films d’horreur pendant le passage du cyclone. Nuit courte, agitée par les coups de butoir et les feulements du vent. Sommeil intermittent. Vers 8 heures du matin, une accalmie, nous sommes dans l’œil du cyclone. Matthieu Chedid dort encore, allongé dans un fauteuil de la salle de cinéma. Il tombe des cordes, nous sommes dans les nuages. La baie prend la couleur de la terre qui ravine des collines. Des risées tourbillonnantes partent dans tous les sens. La mer fume.



Retour des oiseaux. Des hirondelles volent en rond sous le balcon. Johnny se lève tard et fait un rapide tour de sa propriété. Soulagé, peu de dégâts. La télévision est en panne, il regarde Two Moon Junction, un film de Zalman King qu’il a déjà vu de nombreuses fois, et parle de sa passion pour le cinéma. Le salon reste transformé en dortoir et les volets anticyclone sont baissés. Dans cette atmosphère étrange, très longue conversation avec Johnny, puis séance photo, entre averses et bourrasques. Angeli profite de la dernière lumière. Johnny a enfilé une chemise blanche et un gilet brodé. Dans la soirée, à plusieurs reprises, vif, volontaire, soucieux d’être bien compris, il tient à me donner des précisions sur ce qu’il a vécu l’hiver dernier et sur son nouveau départ, sans aucun lyrisme. C’est un homme lucide qui pense n’exister que parce que son public le souhaite encore.
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