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 Mr. and Mrs. Smith

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MessageSujet: Mr. and Mrs. Smith   Mr. and Mrs. Smith Icon_minitimeLun 8 Nov - 12:38

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Mr and Mrs Smith est un petit OVNI dans l’oeuvre du maître du suspense. Unique comédie, ou du moins unique « screwball comedy » (car, comment nier la dimension comique de chefs d’œuvre tels qu’Une femme disparaît ou La Mort aux trousses ?) de la filmographie hitchcockienne, le film a toujours été considéré comme mineur par les aficionados du cinéaste, tel Truffaut, qui ne fait que l’évoquer dans ses fameux Entretiens. Hitchcock lui-même disait n’avoir rien compris à l’histoire ni aux personnages, et n’accordait au film qu’un intérêt syndical. S’il n’est pas forcément urgent de reconsidérer le statut de Mr and Mrs Smith d’un strict point de vue cinéphilique, il n’est pas non plus honteux de l’apprécier à sa juste valeur.





Comme dans toute comédie de remariage qui se respecte, le point de départ est toujours peu ou prou le même : Monsieur aime Madame, et Madame aime Monsieur, mais quelque chose cloche, qui peut à tout moment provoquer la rupture. Et plus cette goutte d’eau qui fait déborder le vase est absurde, plus la comédie a des chances d’être réussie. Dans Mr and Mrs Smith, le ressort scénaristique est particulièrement alambiqué : alors que Monsieur commence à regretter sa liberté de célibataire, il apprend fortuitement que suite à un stupide conflit territorial entre l’État de l’Ohio et celui du Nevada, il n’est pas légalement marié à celle qu’il croit sa femme et vit sans le savoir depuis cinq ans dans un statut de concubinage forcément inconcevable dans l’Amérique des années 1940. La seule solution serait de ré-épouser immédiatement Madame, mais Monsieur préfère faire durer le plaisir, sans savoir que Madame est elle aussi au courant, et qu’elle n’attend, bien sûr, qu’une seule chose : la demande en remariage. S’ensuivent comme il se doit quiproquos, disputes, fausses puis vraies réconciliations.



Face aux chefs d’œuvre du même genre d’un Lubitsch ou d’un Hawks, la mise en scène de Hitchcock ne démérite pas. La comédie est enlevée, le rythme soutenu, réservant des morceaux de choix, telle la scène d’ouverture qui découvre Madame et Monsieur se réconciliant après une bonne dispute, dans le chaos total de leur chambre à coucher, puis lors d’un petit déjeuner « ping-pong » où le couple se renvoie la balle sans discontinuer, établissant rapidement le problème principal du couple : les règles que Madame a fixées, et que Monsieur doit suivre à la lettre sous peine de punition immédiate. On retient également la scène du dîner dans l’abominable troquet, où pendant que Monsieur fixe un chat qui refuse de goûter sa soupe et se convainc petit à petit qu’on essaie de l’empoisonner, Madame vit des tourments intérieurs bien plus graves : quand son mari se décidera-t-il à lui révéler cet atroce secret dont elle est détentrice malgré elle ?

La maestria hitchcockienne n’est donc pas en cause, mais il faut bien avouer que les scènes ne sont pas toutes réussies, et que le rythme s’essouffle ici et là, pour une simple et bonne raison, que Hitchcock lui-même admet sans honte : l’incompréhension patente du cinéaste face aux codes du genre. Plutôt que de se concentrer totalement sur son couple principal, remarquablement interprété par Carole Lombard et Robert Montgomery, le scénario s’égare dans des intrigues longuettes entre le meilleur ami de Monsieur, qui tente de séduire Madame, qui elle-même tente de faire croire à Monsieur qu’elle n’est plus convaincue par l’idée de remariage. Idée intéressante si le comédien interprétant le meilleur ami n’était pas aussi terne (où est donc passé le James Stewart d’Indiscrétions ?), et si Hitchcock avait étudié la règle principale de la comédie de remariage ainsi résumée par le philosophe Stanley Cavell : « ce qui importe, ce n’est pas ce que fait le couple lorsqu’il est ensemble, mais le fait qu’ils soient ensemble. » Or, on attend trop souvent dans Mr and Mrs Smith le moment où Monsieur et Madame vont se retrouver.

Autre problème : a contrario d’un Madame porte la culotte où Spencer Tracy admettait la possibilité que sa femme puisse le coiffer au poteau professionnellement, ou d’un Palm Beach Story, où Claudette Colbert imposait sa loi aux représentants de la gent masculine, Mr and Mrs Smith ne présente pas de guerre des sexes égalitaire. Si Madame fait un peu tourner Monsieur en bourrique, c’est finalement elle qui se ridiculise en poursuivant son mari de ses assiduités. Lorsqu’elle fait semblant d’être prisonnière de ses skis, qui l’empêchent de fuir Monsieur, Madame en revient à son précepte de départ, selon lequel la femme doit se soumettre intégralement à son mari, comme si les événements qu’elle a vécus ne l’avait pas amenée à réfléchir sur sa relation de couple. Cette philosophie un rien misogyne est d’autant plus regrettable que Hitchcock bénéficiait de la présence d’une actrice de choix : Carole Lombard, l’une des meilleures actrices de comédie de son temps, tragiquement et trop tôt disparue en 1943. Incroyablement belle, douée d’un glamour incomparable, Carole Lombard était l’une des seules comédiennes hollywoodiennes à ne pas hésiter une seconde à s’enlaidir ou à se ridiculiser. Elle est à l’origine de la fameuse anecdote selon laquelle elle aurait fait venir sur le plateau de Mr and Mrs Smith trois vaches portant le nom des comédiens principaux après s’être fait rapporter la réflexion d’Hitchcock selon laquelle « les acteurs ne sont que du bétail ». Elle est en fait la principale réussite du film, l’illuminant de sa finesse de jeu, de son humour et de son élégance.

Mr and Mrs Smith n’en reste ainsi pas moins une drôle de comédie, qui ridiculise son homonyme contemporain, où pour exister, Angelina Jolie et Brad Pitt se battaient à coups de qui aurait le meilleur effet spécial. Hitchcock n’avait peut-être pas l’intégralité de la recette de la screwball comedy à l’ancienne, mais du moins en avait-il intégré quelques ingrédients. Peu seraient capables comme lui de faire un bon film tiré d’un genre dans lequel ils se sentent mal à l’aise.
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