[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Jean-Marie Périer, «le» photographe des yéyés: «C'est une connerie de dire que c'était mieux avant. Pour nous oui, pas pour les jeunes.» PHOTO ARCHIVES AFP.
Il a 50 ans, « Salut les copains » débarquait sur les ondes et dans les kiosques | MUSIQUE |Plus tous jeunes, les yéyés. La première de « Salut les copains », émission de radio culte sur Europe 1 avant d'être magazine à succès, c'était le 19 octobre 1969. Il y a 50 ans. DVD, CD et un livre sortent pour l'occasion. Livre préfacé par Jean-Marie Périer, « le » photographe des yéyés. Johnny, Sylvie, Cloclo, Sheila, les Rolling Stones... Tous ont pris la pose pour lui. Entretien.
- C'était il y a 50 ans et pourtant, on continue de vous interroger sur « Salut les copains ». Pas lassé ?
« Quand on a eu la chance d'être acteur et spectateur, mieux, le témoin privilégié de cette époque, non. J'ai eu une chance incroyable. Quand j'ai rencontré les Beatles, ils avaient sorti un disque les Rolling Stones n'avaient pas encore enregistré... Tous voulaient être dans Salut les copains, on était le seul journal de ce type en Europe. Et il vaut mieux avoir une étiquette que pas du tout. »
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]- Comment définiriez-vous cette période dans votre vie ?
« C'est la période de ma vie où j'ai eu le plus de libertés. Mais j'en ai de la nostalgie, pas de regret. Je savais que ce que je vivais était exceptionnel. C'est la période qui m'a fait connaître, qui m'a donné une identité. Aujourd'hui, c'est ma retraite. Mais jamais je n'avais pensé à l'époque que je vivrais de ces photos. Elles n'avaient pas de valeur, elles étaient faites pour être mises sur des murs. »
- Au départ de l'aventure, aviez-vous pressenti le « buzz » ?
« C'est Daniel Filipacchi qui avait tout compris. Dans les années 50, aux États-Unis, on prenait conscience d'une nouvelle adolescence qui apparaissait avec les Presley, Dean... Daniel a compris que ce qui se passait en Amérique allait arriver en France, car on a toujours dix ans de retard. Après l'émission de radio, il a décidé de lancer le journal. On s'est croisé par hasard dans la rue. Il m'a demandé si j'étais intéressé. Je bossais pour Télé 7 Jours. Je n'ai pas hésité. Mais jamais on n'aurait pu imaginer un tel succès. Pendant douze ans, je n'ai eu aucune limite de moyens.
Daniel m'avait juste dit : "Débrouille-toi pour que tes photos déplaisent aux parents." C'était le concept. Les yéyés, c'étaient tous des mômes. Ils n'avaient pas de problème avec leur image parce qu'ils ne savaient pas qu'ils en avaient une. Et il n'y avait pas d'agent. Aujourd'hui, la fête est finie. »
Vous bénéficiez d'une liberté totale, pourtant il y a eu saturation...
« Je ne voulais pas finir photographe de chanteurs. C'était en 1974 : j'ai réuni de jeunes photographes, je leur ai donné mon matériel et je suis parti. Tout simplement. Cela correspondait aussi à cette époque. Et j'étais passionné par Dutronc. J'ai fait deux films avec lui, puis je suis parti aux États-Unis pour faire des films publicitaires. Mais j'ai fini par tourner en rond. Je suis revenu en France pour travailler avec ma soeur qui dirigeait le magazine Elle. »
- Votre regard sur le showbiz actuel par rapport aux années yéyés... « Aujourd'hui, c'est plus du business que du show, comme disait Barclay. Mais c'est une connerie de dire que c'était mieux avant. Pour nous oui, pas pour les jeunes. Le conseil que je peux leur donner aujourd'hui, c'est : "N'écoutez pas les vieux, faites ce que vous avez envie de faire." » •
Pour le 50e anniversaire de « Salut les copains » sortent un coffret 3 DVD, accompagné du premier 45 tours de Johnny Hallyday (50 E, éditions Montparnasse), un livre « Nos années Salut les copains », de Christophe Quillien (25 E chez Flammarion) et un coffret 4 CD comprenant 100 titres (18,99 E chez Universal).